En plus des quatre (04) membres de la Cour constitutionnelle reconduits par l’Assemblée nationale le 21 mai 2013, le gouvernement a procédé le jeudi 28 mai, à la désignation de ses trois représentants au sein de la haute juridiction. Voici les désormais 7 sages de la Cour, leurs parcours et les impressions des nouveaux nommés.
Zimé Kora Yarou
Administrateur du travail et de la main d’œuvre à la retraite, M. Zimé Kora Yarou est titulaire d’une maîtrise en Economie. Il a été Préfet du Département de l’Atacora, Directeur général de l’information et de la communication au ministère de la culture, de la jeunesse et des sports. Ancien ministre du Travail, il a été aussi Directeur général de l’Office béninois de sécurité sociale et Expert en renforcement de capacité des élus locaux. Né en 1947, il est marié et père de trois enfants. Il a été désigné par l’Assemblée nationale pour siéger à la Cour constitutionnelle de 2008-2013, au titre de personnalités de grande réputation professionnelle. Il y reste pour la 5ème mandature.
Marcelline Claire A. Gbéha Epouse Afouda
Née le 16 janvier 1955, Marcelline Claire A. Gbéha Epouse Afouda est titulaire d’un diplôme d’études supérieurs de Magistrature et d’une maîtrise ès Sciences juridiques. Elle est Magistrat A1-A12 (P/c du 15/11/1997) et a été ancien secrétaire générale de la Cour constitutionnelle et ancien Procureur général. Elle a été Vice-présidente de la Cour constitutionnelle au cours du mandat précédent. Désignée une fois encore par l’Assemblée nationale, elle va siéger à la Cour pour les cinq prochaines années.
Théodore Holo
Né le 15 avril 1948, Théodore Holo est un Professeur hors classe des Facultés de Droit. Agrégé de droit public et de Sciences politiques et titulaire de la Chaire Unesco, il a été ministre des Affaires étrangères du gouvernement du Président Nicéphore Dieudonné Soglo. Il a été Conseiller à la Cour constitutionnelle de 2008 à 2013. Il est désigné par l’Assemblée nationale au titre de juriste de haut niveau pour le mandat 2013-2018.
Bernard Dossou Dégboé
Né vers 1951, Bernard Dossou Dégboé est titulaire d’un diplôme d’études supérieurs de Magistrature et d’une maîtrise ès Sciences juridiques. Il a fait ses preuves à la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac), et a été Directeur de cabinet du ministère du Travail et de la fonction publique. Conseiller à la Cour constitutionnelle au titre de la précédente mandature, il a été reconduit. Il est désigné par l’Assemblée nationale au titre de Magistrat. Marié, il est père de plusieurs enfants.
Simplice Comlan Dato
Simplice Comlan Dato, est né le 1er mars 1966 à Djakotomey dans le Couffo. Avocat de profession, il a fait ses études primaires et secondaires à l’Ecole primaire publique et au Collège d’enseignement général de Djakotomey, où il obtient le Certificat d’études primaires élémentaires (Cepe) en 1979 et le Brevet d’études primaires (Bepc) en 1983. Trois années plus tard, il passe le Baccalauréat avec succès au Collège Père Aupiais de Cotonou. Ses études supérieures ont été sanctionnées par un diplôme de troisième cycle en Droits fondamentaux obtenu à l’Université de Nantes en France, un Diplôme d’études spécialisées (Dess) en Contrôle de gestion obtenu en Belgique et un Certificat d’aptitude à la profession d’Avocat (Capa) décroché à la Faculté de droit de l’Université nationale de Côte d’Ivoire en 1993. A l’Université nationale du Bénin (Unb), où il a été étudiant à la Faculté des sciences économiques, juridiques et politiques (Fasjep) de 1986 à 1992, il a eu une Licence et une Maîtrise en Droit, option Droit des affaires et carrières judiciaires. Le 23 février 1995, suite à l’obtention du Capa à l’Université nationale de Côte d’Ivoire, il a prêté serment en qualité d’Avocat au Barreau béninois. Entre 1995 et 1998, le jeune Avocat était à la quête de l’expérience professionnelle. Dans ce cadre, il a été admis au Barreau de Paris en tant que stagiaire en 1996. De 1998 à mars 2008, il a collaboré avec le Cabinet Agnès Campbell en France avant d’ouvrir son propre cabinet d’Avocats au Bénin qu’il manage jusqu’à ce jour. Sur le terrain politique, il est le Secrétaire général du Parti pour l’union républicaine (Pur) du maire d’Abomey-Calavi, le Colonel Patrice Hounsou-Guèdè depuis le 11 octobre 2009. Agé de 47 ans, Me Simplice Comlan Dato totalise 18 ans d’expérience dans la profession. Il est marié et père de plusieurs enfants.
Impressions
« Le Couffo et la Jeunesse sont honorés »
Livrant ses premières impressions à son cabinet hier dimanche 02 juin 2013, le nouveau Sage, a insisté sur l’obligation de répondre à l’appel de la Nation pour la servir lorsque le Chef de l’Etat vous sollicite. Raison pour laquelle, il a remercié le Président de république pour la confiance qu’il a placée en sa modeste personne en lui confiant cette responsabilité. A l’en croire, la désignation d’un fils du Couffo pour siéger à la Cour constitutionnelle est une première depuis la Conférence nationale des forces vives. « C’est tout le Couffo et la jeunesse béninoise qui sont honorés via ma modeste personne » a-t-il conclu.
Lamatou Nassirou
Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. Lamatou Nassirou est pratiquement la plus jeune des sept Sages de la Cour constitution, 5ème mandature. Née à Natitingou vers 1972, elle est originaire de Kouandé dans le Département de l’Atacora. Après son cursus scolaire, de la maternelle en Terminale à Porto-Novo, elle obtint son Baccalauréat série D en 1990 à Natitingou. Pour ses études universitaires, elle s’inscrit à la Faculté des sciences et techniques (Fast) de l’Université d’Abomey-Calavi (ex-Unb) où elle fit les deux premières années. Et suite à l’invalidation de l’année, elle s’est réinscrite à la Faculté des Lettres, arts et sciences humaines (Flash) précisément au Département de Sociologie-Anthropologie où elle obtient sa maîtrise en 2001. Actuellement, elle est nantie d’un Dess en gestion des projets. Femme de terrain, elle a acquis des expériences dans des projets et programmes de développement parfois en tant que coordonnatrice. Elle a fait ses débuts à l’Iita auprès de consultants internationaux avant d’intégrer l’Usaid pour la scolarisation des filles, la coopération canadienne, la coopération suisse puis le corps de la paix. En 2007, quand elle devait faire ses preuves au Programme intégré de la santé familiale (Pisaf), elle a été nommée Directrice des ressources humaines (Drh) en Conseil des ministres pour le compte du ministère de la Famille. Poste qu’elle occupe jusqu’à ce jour. Il faut préciser que Mme Nassirou a des connaissances en Droits de l’’Homme avec d’autres expériences capitalisées au Sénégal, en Turquie et au Canada. Mère d’enfants, la désormais Sage à la Cour constitutionnelle s’exprime couramment en Français, en Goun, en Yoruba, Fon et dans des langues du Nord-Bénin.
Impressions
« Je suis fière de cette nomination. Mais, c’est d’abord une responsabilité. Je ne dois pas me réjouir pour l’heure. Cela viendra dès que ma mission serait finie…je suis une femme, j’ai des ambitions…Je ne saute pas encore de joie, au contraire je pense déjà à comment faire pour représenter dignement la jeunesse…Pour moi, même si on vous confie la présidence de la Cour, il faut prendre puisque vous ne serez pas seul à jouer le rôle, vous serez entouré de compétences ».
Euloge Akpo
Originaire de Challa-Ogoï à Savè dans le département des Collines, le Magistrat Euloge Akpo est né le 02 juin 1960 à Niamey au Niger. Pur produit de l’école béninoise, il y évolue tant qu’Auditeur Master II en Recherche Droit et institution judiciaires à l’Ecole doctorale de la Faculté de Droit et de sciences politiques (Fadesp) de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac). En 1981 et décembre 1986, il obtient respectivement son bac G2 puis sa maîtrise en Droit à la Faculté de Droit de l’uac (ex-Unb). Après un stage de préinsertion à la Sonicog (novembre 1991 à janvier 1992) en tant que juriste, il sera collaborateur d’Avocat respectivement au Cabinet Agnès Campell puis Saïdou Agbantou (août 1997-février1998). Admis au corps judiciaire (mars 1998), il suivra une formation théorique de Magistrature à l’Ecole nationale d’administration (Ena, actuelle Enam) à l’Uac en juin 1999 où il a été major de sa promotion. Après un stage de près d’un an au niveau des juridictions dans le cadre de sa formation de Magistrat, il fit son entrée dans le corps de la magistrature en mars 2000. Il occupera successivement les postes de Substitut du Procureur à Porto-Novo, Procureur de la république près le tribunal de 1ère instance de Lokossa (fin 2005), Président du Tribunal de 1ère instance d’Abomey-Calavi (fin 2010), Président du Tribunal de la 1ère instance de 1ère Classe de Cotonou (mai 2013) sans oublier qu’il a dirigé le Parquet de Ouidah pendant deux ans. Marié et père de deux enfants, ce nouveau membre de la Cour constitutionnelle a été à la découverte de la pratique du Droit dans de grandes juridictions à Paris, Nantes et aux Etats-Unis.
Impressions
« Je ne me prononce pas avant l’installation…Je vous en prie, je préfère garder mes sentiments pour le jour de l’installation ou après… »