Le Bénin a bel et bien une croissance de 5,4% en 2012. Ce taux de croissance économique est justifié par les dernières estimations de l'Institut National de la Statistique économique. Mais malheureusement, le Président de l'Alliance ABT refuse d'accepter cette réalité en faisant des allégations sans fondements. Voici les éléments qui contredisent les allégations de Tchané qui lors de sa déclaration n'est pas arrivé à apporter les preuves sur la base desquels il a affirmé que le taux de croissance de 5,4% en 2012 n'est pas juste.
Justifications du taux de croissance pour 2012 es dernières estimations de l'Institut National de la, Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE), le taux de croissance économique pour 2012 est de 5,4% contre 3,5%. Cette accélération de la croissance économique en 2012 résulte des efforts faits par le Gouvernement pour relancer la production cotonnière, augmenter le niveau de la production vivrière et améliorer la compétitivité du port de Cotonou.
A la faveur de la prise en main de la filière coton par le Gouvernement et des différentes campagnes de sensibilisation, la production de coton est passée de 174.000 tonnes, déclarée par l'Association Interprofessionnelle de Coton (AIC) pour la campagne 2011/2012, à 240.000 tonnes pour la campagne 2012/2013, soit une hausse de près de 38%. Cette hausse de la production de coton s'est accompagnée d'une amélioration de la production vivrière, principalement au niveau des céréales, des légumineuses et des maraichers et ce grâce à la disponibilité des intrants spécifiques.
En ce qui concerne les réformes portuaires, après une année 2011 marquée au port de Cotonou par les difficultés de mise en œuvre du Programme de Vérification des Importations (PVI) (grèves, refus de dédouaner des marchandises par certains opérateurs, encombrement du port, détournement du trafic vers des ports voisins ... ), l'année 2012 a connu une reprise des activités portuaire à la faveur de la maîtrise du Guichet unique et de la suspension du Programme par le Gouvernement. Ainsi, d'une baisse de 2% en 2011 , le trafic des marchandises au port de Cotonou a enregistré une hausse de 9,8% en 2012. Ce taux de croissance du trafic portuaire, qui peut être assimilé à un effet de retour, est le plus important depuis 2000. En conséquence, les activités connexes comme le commerce, le transport, les télécommunications, les banques et les assurances, ont bénéficié des effets induits de cette reprise.
Du côté de la demande, la croissance économique enregistrée, en 2012, a été principalement tirée par les exportations et les investissements. En effet, les exportations ont enregistré une hausse importante de 12% en 2012 en lien avec l'amélioration de la production de coton et la hausse de la production de bois et des noix de cajou.
En ce qui concerne les investissements, ils ont connu une hausse de 4,6% en lien avec l'amélioration du taux de consommation de crédits au niveau du Programme d'Investissements Publics et de l'accélération des investissements directs étrangers.
Cependant, le taux de croissance de la consommation des ménages s'est stabilisé à 3,8% contre 3,5% en 2011, imputable à l'accélération de l'inflation enregistrée en 2012. Cette situation peut justifier les plaintes de populations concernant la faible répercussion des fruits de la croissance sur le pouvoir d'achat des ménages. En effet, le taux d'inflation est ressorti à 6,7% en 2012 contre une norme de 3% autorisée dans l'espace communautaire dans lequel se trouve le Bénin (UEMOA). Cette hausse des prix est principalement due à la suppression partielle des subventions à l'essence au Nigeria qui a induit une hausse importante des prix de l'essence sur le marché informel, et la détermination du Gouvernement de lutter contre la vente de l'essence dans le secteur informel. Il en a résulté une flambée des prix du transport et des biens de consommation sur les différents marchés.
Source: INSAE, février 2013.
Quotidien L’Aurore