Au lendemain de la reconnaissance du bureau d’Anjorin Moucharafou par le gouvernement, le ministre des Sports, Didier Aplogan était face aux médias (vendredi) pour justifier la démarche du Conseil des ministres. « Nous aurions souhaité qu’un Comité transitoire soit installé parce que la crise était profonde. Mais cela n’a pas marché. Et pourtant, nous avions engagé les discussions. Il faut reconnaître que le camp Anjorin était d’accord mais l’autre a rejeté cette proposition et nous a demandé d’attendre la décision du Tribunal arbitral du sport (Tas) », a regretté Didier Aplogan.
« La décision tant attendue est intervenue et a rejeté la requête du camp Attolou dans la forme. Ce qui nous renvoie vers la décision de la Fifa », a-t-il expliqué. Son cabinet a donc décidé d’introduire une communication pour que le Conseil des ministres prenne acte de la décision du Tas et qu’il l’autorise à entériner l’Assemblée générale de la Fédération béninoise de football (Fbf) du 15 avril, à aider la Fbf à reprendre ses activités notamment les championnats nationaux et à poursuivre et accentuer les efforts de médiation pour que la paix et la cohésion puissent revenir dans la famille du football. « Nous avons juste voulu faire respecter une décision arbitrale à laquelle toutes les parties étaient engagées », a-t-il poursuivi. Selon lui, le gouvernement a juste « voulu arrêter le pourrissement ». Il s’engage dès à présent à amener les parties en conflit à respecter la ligne de conduite imposée par le Conseil des ministres. « Nous ferons tout pour que le football reprenne dans le pays. Et nous nous engageons à ce qu’une partie n’écrase l’autre. Notre intérêt n’est pas dans la victoire d’une partie sur l’autre. Il réside plutôt dans une solution consensuelle », a-t-il martelé. Il estime que les discussions doivent se poursuivent : « La porte n’est pas fermée. Le gouvernement s’engage à ce que les parties discutent entre elles ».
« Yayi Boni ne soutient personne »
Le ministre des Sports a également voulu couper court aux informations relayées dans la presse et qui font état de ce que Anjorin est soutenu par le président Yayi Boni. « Le président Yayi Boni ne soutient personne. Le gouvernement a pris une décision administrative. C’est une décision qui n’a pas de couleur », a-t-il insisté. Par ailleurs, il a tenu à rappeler que le chef de l’Etat n’était pas présent à la réunion du Conseil des ministres qui a validé cette communication. « Je vous assure qu’on n’a pas choisi de camp », a-t-il ajouté. Par rapport à la position de son prédécesseur (Modeste Kérékou) dans le dossier, il estime avoir suivi jusque-là ses prescriptions. « Je ne me suis jamais écarté de la position de mon prédécesseur. Jusqu’à nouvel ordre, je n’avais pas accepté un autre membre du Comité exécutif à part les trois reconnus », a-t-il confié. « Je constate que mon prédécesseur n’avait jamais reconnu le bureau de Victorien Attolou. Il a contesté l’Ag du 15 avril et a demandé les documents procéduraux. Mais le président Anjorin n’a pas donné ces éléments. Moi, je pense que je ne pouvais pas travailler dans ce sens. Je ne suis pas le juge du contentieux », a-t-il fait savoir aux médias.
« Nous voulons que Ajavon soit un acteur de la formation »
Dans la même veine, Didier Aplogan a signifié qu’il fallait trouver un arrangement. « La crise est très mal venue. La solution résidait dans la faculté du président Sébastien Ajavon à faire abstraction du passé. J’ai regretté par exemple la fermeture du Cifas (Ndlr : Centre international de formation Sébastien Ajavon) et je négocie pour sa réouverture. Nous voulons que Ajavon soit un acteur de la formation (sic) », a-t-il déclaré. Maintenant, il compte poursuivre les négociations avec le Comité exécutif en place. « Anjorin doit nous apporter des propositions pour une reprise des championnats. Il doit aussi tout faire pour que la cohésion revienne dans la famille du football », a-t-il conclu.
E.A.B