Le ministre Sacca Lafia, membre de la majorité présidentielle a été hier dimanche, l'invité de l'émission «Face à la nation» de la chaîne de télévision Golfe Tv. Cette émission-débat a eu pour terme «la mouvance après l'investiture de l'Union fait la nation». Et l'invité est appelé à dire comment le camp de la mouvance présidentielle apprécie cette investiture du candidat de la plus grande formation politique de l'opposition. Un exercice jugé fort simple et facile par Sacca Lafia qui n'a nullement tergiversé à se prononcer et répondre aux différentes préoccupations des téléspectateurs.
Pour Sacca Lafia, il ne s'agit pas d'un événement de haute portée mais plutôt, d'un one man show déguisé afin de créer une vaine émulation. Ainsi, sans difficulté aucune, le ministre de l'énergie a expliqué que cette investiture ne perturbe personne au sein de la mouvance présidentielle. «Elle ne fait peur à personne» a-t-il lancé. Et portant dans sa critique un regard amer sur le discours d'investiture du candidat de l'Union fait la nation, Sacca Lafia a montré que tout est plat, vulgaire et habituel.
Cependant, ce qui lui plait dans ce discours d'investiture qui tenait lieu de projet de société est selon l'invité, ce que Houngbédji a triché du programme de société du Président Boni Yayi en 2006. A titre d'exemple, il a cité le fait que Houngbédji ait dit qu'il fera aussi les microcrédits aux femmes pauvres, et poursuivra la gratuité de l'école. Ainsi, si Houngbédji en personne ne fait pas peur au camp de la mouvance présidentielle, son investiture ne l'est pas non plus et surtout son discours n'émeut personne selon le ministre. Il est même allé au-delà de ces considérations pour exprimer son doute sur la capacité de l'Union fait la nation de gérer le pays. A titre d'exemple, Sacca Lafia a fait ressortir le caractère trop coûteux de cette cérémonie d'investiture qui montre à quel enseigne ces gens veulent gérer le pays s'ils parvenaient à prendre le pouvoir. Ensuite, Sacca Lafia a dénoncé la démagogie du discours allégorique du candidat Houngbédji.
La promesse de distribuer un ordinateur par étudiant et un milliard par commune a inquiété le «mouvancier». C'est une promesse démagogique selon Sacca Lafia qui trouve que le peuple béninois doit faire attention à ces gens qui ne cherchent que l'électorat pour 2011. Car pour Sacca Lafia il s'agit là d'une promesse irréalisable au regard des réalités socio politiques du moment.
L'autre chose qui a embêté le ministre est le fait que le candidat investi n'a pas indiqué dans son discours en même temps, les ressources qui vont l'aider à donner un ordinateur par étudiant et à octroyer un milliard par commune. Aussi, le ministre Lafia ne croit-il pas en eux au regard de leur comportement à l'interne. « C'est des gens qui se suspectent» a-t-il dit laisser entendre. Pour ce qui est du candidat Abdoulaye Bio Tchané, le ministre de l'énergie a parlé de l'indifférence de la mouvance qui y voit l'expression de la démocratie.
Cependant, il trouve Abt perdant. Il a aussi expliqué que Abt ne peut pas croire succéder facilement à Yayi puisque les contextes ne sont pas les mêmes et mieux encore, «Yayi avait à son époque un bilan depuis la Boad». Par ailleurs, il explique que le Président Boni Yayi à la différence de ses potentiels challengers, à des idées novatrices de paix, de l'unité nationale et de développement à proposer à son peuple. Il refuse l'argument qui consiste à présenter Yayi perdant au regard de l'échec de la lutte contre la corruption. Sur ce sujet, Sacca Lafia s'est montré intraitable. «On ne peut pas reprocher au gouvernement de n'avoir rien fait contre la corruption», dit-il. Pour lui, les limogeages des ministres et autres directeurs de société pour fait de corruption sont une première au Bénin sous le régime Yayi.
Plus encore le courage de la demande de leur levée d'immunité boquée par l'opposition parlementaire est à saluer. En terme clair le Président Yayi a trop fait en peu de temps et a les chances de l'emporter selon l'invité. Et ce n'est pas un Houngbédji recroquevillé qui lui fera peur.
Chris-Amos AHOLOU