Banamè : arrêtez la saignée !!!

" Eglise catholique universelle nouvelle et originelle du Bénin " c’est le nom donné à une secte peu ordinaire, à la limite insolite, qui curieusement rivalise avec l’Eglise catholique du Bénin. Agée d’une vingtaine d’années, l’autoproclamé " dieu, esprit saint " de Banamè, mais vu par les responsables de l’Eglise catholique, du moins l’authentique, comme un " phénomène, diable… ", réussit indubitablement à entretenir le schisme qu’elle a instauré entre les fidèles de l’Eglise catholique du Bénin.

Parfaite, (puisque c’est comme cela qu’elle se faisait appeler avant d’être prétendument contredite par une tante qui la nomme Vicencia), a certainement le secret de sa mission sur terre mais il reste une évidence qu’elle est au cœur de la crise qui secoue aujourd’hui l’Eglise catholique au Bénin. La conférence épiscopale en est bien consciente, sauf qu’elle est réduite à de simples déclarations, parfois en guise d’alerte, parfois en guise de menace. Après un peu plus de quatre ans, " la terre sainte " de Banamè peut se targuer un bilan élogieux avec ses milliers de fidèles et les structures successives dont elle se dote au fil des jours.

La confusion devient totale au point d’embrouiller les fidèles. A Banamè, se tiennent, soit disant au nom du catholicisme, des pèlerinages, prêches, séances d’exorcisme, célébrations eucharistiques… autant de pratiques qui porte à croire à une similitude entre l’Eglise et la secte. Mieux, il vient d’être consacré à Banamè, par " dieu, esprit saint ", 5 sœurs religieuses, 18 prêtres, 1 évêque et de 12 cardinaux>

Sans compter que " l’église catholique universelle nouvelle et originelle du Bénin " avait déjà à sa tête le " pape Christophe XVIII ", Mathias Vigan à l’état civil, un prêtre excommunié de l’Eglise catholique.
A bien y voir, il y a comme un mystère dans ce qui est qualifié de phénomène par la conférence épiscopale du Bénin. Plusieurs faits plutôt étranges sautent à l’œil et suscitent un grand étonnement. Primo les discours, les pratiques et le mode de fonctionnement de la plus critiquée des sectes du Bénin. Un thaumaturge de 20 ans - qui prétend même ressusciter des morts parce que réincarnant l’esprit saint - qui ordonne des prêtres, pape, évêques, cardinaux (hommes comme femmes) - et qui défient tout le monde même les sommités de l’Eglise catholique, sans être inquiétée. Secundo, la " petite " Parfaite a la faveur, soit d’un hasard, soit d’une coïncidence qui a concrétisé plus d’une fois ses préméditations. Ce qui réussit du coup, à emballer les milliers de fidèles que compte aujourd’hui la secte et au nombre desquels figurent des prêtres et religieuses de l’Eglise catholique.

Le Bénin est sans doute l’un des pays Africains les plus cotés par le Saint siège de Rome. Les visites de souverains pontifes dans notre pays et les audiences accordées à nos différents chefs d’Etat en sont des indices. Il est donc d’une évidence absolue que le " phénomène " de Banamè, au-delà du préjudice qu’il cause à l’Eglise catholique au Bénin, pourrait entraver les sérieuses et importantes relations entre Cotonou et le Vatican. Mieux, le président Boni Yayi, premier président africain reçu par le Pape François, devrait s’approprier ce dossier qui constitue une épine dans les pieds du catholicisme au Bénin. Les cas de conflits religieux tranchés par le pouvoir central dans plusieurs pays africains devraient édifier le président Boni Yayi qui, de plus, affiche une vocation de pasteur. Au Togo par exemple, Faure Gnassingbé n’a pas eu de difficulté à surseoir aux activités de l’Eglise du christianisme céleste alors qu’elle faisait l’objet d’une profonde crise. Le casse-tête de Banamè a besoin d’être définitivement résolu et la responsabilité du ministre en charge des cultes et du gouvernement est engagée.

de Vitali Boton/ Par Le Quotidien Adjinakou