Délibéré hier de la Chambre d'accusation de la Cour d'aIlpel de Cotonou : Patrice Talon et Olivier Boco ne sont pas relaxés

(Les charges qui pèsent contre eux sont toujours valables et ils restent poursuivis)

la Chambre d'accusation de la Cour d'appel du Tribunal de Première Instance de Cotonou a rendu son délibéré hier en confirmant les "non-lieu de poursuite" conclus parle juge Angelo Houssou. Malgré ce verdict, les inculpés pour Tentative d'empoisonnement sur la personne du Président de la République, Thomas Boni Yayi, Patrice Talon et Olivier Boko restent toute fois sous le coup d’un mandat d'arrêt international et d'une demande d'extradition en France, qui sera examinée à Paris le 18 septembre prochain.

Eroc TCHEKOUYI

En réalité, malgré ce délibéré, l'infraction est toujours constituée contre les présumés commanditaires et coupables, selon la Cour d'appel qui a infirmé le non-lieu et qui a retenu l'association de malfaiteurs contre Patrice Talon et Olivier Boko. Jusqu'à la décision de la Cour de cassation, leur culpabilité démontrée lors de l'instruction des dossiers (orchestration du complot à New-York et Bruxelles, aveux des prévenus, rapport du Fbi, échanges de sms entre Talon et Zoubérath ... ) n'est pas remise en cause par la Chambre d'accusation.

En effet, à l'instruction, plusieurs éléments révélés ont fait avouer par le Procureur de la République et l'ex Commissaire Central de Cotonou que Mama Cissé (médecin personnel du chef de l'État), Zoubérath Kora (nièce et gouvernante du chef de l'État), Issifou Soumanou (ancien ministre) et Bachirou Adjani (garde du corps du président) ont participé à l'élaboration et à la préparation du complot (rencontres à New-York et Bruxelles, réception à Cotonou des substances toxiques, échanges de sms ... ). Moudjaidou, Cissé et Kora pris de remord, ont-il volontairement interrompu la tentative d'empoisonnement ? Ou n'est-ce pas plutôt la confidence de Zoubérath à son compagnon, la « nuit du crime », qui a stoppé la machination? Voilà quelques interrogations qui 'demeurent encore suspendues que, peut-être un procès peut nous aider à édifier. A eux de répondre à ces questions en leur âme et conscience.

C'est un délibéré, mais pas la justice!

Que se passe-toi! au sein de la justice béninoise? La disjonction des deux dossiers est incompréhensible. Peut-on innocenter Moudjaïdou Sou manou qui reconnaît avoir transporté les médicaments mortifères? Peut-on innocenter Cissé, médecin personnel du Président, qui a reconnu avoir donné les échantillons à contrefaire à Talon et Bocco? Le même médecin qui a reconnu être parti chercher les poisons à la Sodéco des mains de Moudjaidou ? Peut-on innocenter le même médecin personnel qui lui-même donne les médicaments au Président et charge Zoubé de le faire en son absence? Peut-on innocenter principal élément ayant manipulé les poisons? Peut-on autant se moquer du Fbi qui a associé près de 1200 pharmaciens venus des 50 états des Etats-Unis et qui n'ont fait que révéler le caractère mortifère des médicaments ? Peut-on innocenter Zoubé qui, bien que figurant dans le complot, ne s'est jamais décidée à en informer le Président et a été contrainte de confirmer la confidence faite à son ami? Voilà autant de questions qui trottinent depuis hier dans les méninges des Béninois épris de paix et de justice juste. On dissocie les deux dossiers mais on innocente ceux qui sont inculpés avant d'écouter la justice français et le principal accusé. Au même moment, on ne dit rien du mandat d'arrêt international, du moins on nous laisse croire que son maintien est implicite.

Si cela va de soi, Dieu merci.

Quotidien Soleil