Vente à la sauvette dans les feux tricolores : Quant les vendeurs s’exposent

Les vendeurs ambulants de diverses nationalités prennent d’assaut chaque jour les feux tricolores de Cotonou pour vanter et vendre des produits de toutes sortes. Ce commerce informel qui leur permet certes de joindre les deux bouts comporte des risques du simple fait qu’ils doivent se faufiler ou courir après des automobiles.

Par : Armance KONA (Stag)

Ils sont nombreux, ces vendeurs ambulants de diverses nationalités qui vendent des produits de tous genres au niveau des feux tricolores. A défaut de louer des boutiques, ces derniers se contentent d’exposer leurs produits aux passants qui sont pour la plupart du temps, pressés. Ainsi, dans la vente, les risques d’accidents sont les premières difficultés auxquelles ces vendeurs ambulants des feux tricolores sont exposés. Car les feux tricolores passés au vert, ces vendeurs traversent la voie à la poursuite d’un éventuel client qui aurait manifesté une envie d’acheter, sans même regarder ni à gauche ni à droite, en se faufilant entre les véhicules. Ils sont donc prêts à sacrifier leur vie pour le prix d’un article. En dehors de ce risque potentiel qui les guette, les feux tricolores sont également des lieux de concentration de gaz carbonique émis par les tuyaux d’échappement. Ce qui les expose aux maladies respiratoires. « La fumée nous dérange beaucoup mais quand nous rentrons, nous buvons du lait Peak pour neutraliser les saletés dans nos poumons », a déclaré César Dossou, un vendeur de cartes Sim au carrefour Lègba. Une consommation de lait qui selon les médécins, aggrave plutôt l’état de santé de ces vendeurs à la sauvette qui s’exposent à la fumée toxique. Outre, les gaz toxiques qui nuissent à la santé de ces vendeurs, il y a aussi les intempéries qui les indisposent, étant toute la journée exposés à la pluie et au soleil. Par ailleurs, le problème de taxes s’impose aussi à ces vendeurs ambulants des feux tricolores. « Nous payons 100F par jour à la mairie, soit 3.000F par mois comme taxe et lorsqu’on ne paye pas ces taxes, nos articles sont saisis avec une amende de 18 000 FCFA avant qu’on nous ne les restitue », a fait observer un vendeur ambulant. Parmi ces vendeurs ambulants, on enregistre aussi des femmes. « Mon mari ne me donne pas assez d’argent alors que j’ai cinq enfants qui vont à l’école. Je suis donc obligée de vendre ces produits pour nourrir mes enfants », a dit Christine Agossavi. De même, dans le but de s’acheter des fournitures pour la rentrée scolaire 2009-2010, plusieurs élèves vendent de petits articles. « Je suis élève en classe de 4ème et je vis avec ma grand-mère. Comme je suis en vacances, je vends des piles et des calendriers aux abords des feux pour préparer ma rentrée », explique Brice Oludé qui est conscient des dangers auxquels il s’expose en s’adonnant à cette activité. Mais, comme il doit préparer sa rentrée, il s’y risque en se confiant à Dieu. Comme Brice Oludé, ils sont des milliers de jeunes à se livrer à cette « course-poursuite » malgré les risques, pour simplement joindre les deux bouts en implorant la clémence divine.