L’ampleur des inondations à Cotonou, cette saison, a fini par faire découvrir au président-maire de la capitale économique du Bénin le talent d’un professeur de géographie qui maîtrise son sujet. Mercredi dernier, les téléspectateurs, médusés, l’ont suivi sur leurs petits écrans donnant au président Boni YAYI qu’il recevait à l’hôtel de ville une leçon de cartographie, le crachoir en main et la carte hydrographique du Bénin tenue pour la circonstance par deux braves gens. La situation ici n’a rien de cocasse et le président Nicéphore Soglo était très sérieux dans son rôle. La position de Cotonou située en dessous de la mer et prise en tenailles par le lac Nokoué et l’Océan atlantique est donc un facteur qui la prédispose aux inondations, l’ancien président de la république sait que pour vaincre cette hydre, il faut l’attaquer dans ses racines. La théorie sur ce fléau n’est donc pas superfétatoire quand même le maire se surprend dans un rôle de cartographe, malgré lui. Aujourd’hui, cette situation vécue de façon cyclique comme un drame, nécessite une synergie d’actions entre les autorités municipales et le pouvoir central. C’est ce que les deux personnalités politiques ont compris depuis quelques jours en conjuguant leurs efforts pour donner l’assaut à ce fléau qui frappe fatalement la plus grande ville du Bénin à chaque saison des pluies. La répétition est pédagogique, disent les spécialistes de l’éducation ; le président-maire en est conscient et ne se lasse point de tirer la sonnette d’alarme sur le risque que la position de sa ville par rapport à l’Océan atlantique faire peser sur les habitants de la métropole du Bénin. Certains partenaires au développement ont entendu son cri de détresse et volent déjà au secours de Cotonou en finançant la construction des grands bassins pour limiter l’effet des inondations. Le président Soglo ne prêche donc pas dans le désert.
Par : Bernadin MONGADJI