La réforme territoriale mise en quarantaine par les régimes défunts et remise au goût du jour par le gouvernement du changement, pourrait aboutir avant la fin de ce quinquennat. Après une première reculade dans la relance de cette réforme en raison de nombreux goulots d’étranglement qui sont apparus, le président Boni YAYI vient de passer à une vitesse supérieure en procédant à un découpage territorial, visiblement, plus ambitieux. De douze (12) départements et en autant de chefs-lieux, le Bénin passe dorénavant à vingt neuf (29). Boni YAYI en est arrivé à cette option suite aux diverses réserves des populations sur les résultats de la commission ADJAHO dont les conclusions des travaux avaient débouché sur un découpage du Bénin en vingt un (21) territoires. Aujourd’hui, l’exécutif fait montre de réalisme en évitant de reculer, une nouvelle fois, face à une réforme devenue inéluctable. La subdivision actuelle de notre pays en six départements ou théoriquement en douze daterait de l’époque coloniale. Les différents régimes qui se sont succédé au pouvoir depuis le renouveau démocratique s’en débinaient tactiquement en raison des enjeux politiques qu’elle constitue et surtout des effets collatéraux qui pourraient en résulter sur le terrain électoral. Boni YAYI veut conduire, lui, la réforme à son terme, quoi que cela lui coûte. C’est dans ce cadre que le gouvernement vient de rendre publique l’option de 29 départements retenue en conseil des ministres suite à l’examen minutieux du rapport de la commission ad’ hoc mise sur pied à cet effet. Cette nouvelle architecture territoriale devra être assortie d’une carte administrative, elle aussi ambitieuse. Le tout fera l’objet d’un projet de loi qui sera transmis par le gouvernement dans les prochaines semaines à l’Assemblée nationale pour adoption. La nouvelle réforme donnera lieu à de nouveaux territoires de développement en rapprochant davantage l’administration des populations.
Par : Bernadin MONGADJI