Le baroud d’honneur de Force Clé

Le bureau politique de Force Clé s’est fendu d’une déclaration incendiaire, rendue publique le mardi o5 mai dernier, au lendemain du vote de la loi relative à l’organisation du Recensement Electoral National Approfondi (RENA) et à la mise en place de la Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI). Dans ce manifeste politique, Lazare Sèhouéto, président de Force Clé, peste avec rage sur la nouvelle loi votée, en agitant les insuffisances diverses qu’elle recouvre et les pièges qu’elle occulte. Mais à y voir de plus près, cette déclaration au ton et à l’allure d’un pamphlet dissimule mal l’amertume d’un mauvais perdant qui n’a pas réussi avec son courant idéologique à faire échec à cette réforme politique ou à lui tordre le cou conformément aux aspirations de son obédience. D’où le regain d’une nostalgie du vieil ordre qui offrait d’incommensurables possibilités de fraudes que verrouille la nouvelle loi électorale. Il ne pouvait donc en être autrement. Le président de Force Clé et ses affidés se font surprendre dans cette déclaration qui, en réalité, n’est qu’un baroud d’honneur. C’est-à-dire expliquer à l’opinion les raisons fallacieuses qui avaient poussé les députés de Force Clé à détaler de l’hémicycle, lorsqu’ils s’étaient aperçus que leur cause était perdue et que la majorité sur laquelle ils fondaient leur espoir s’était évadée comme l’eau qui s’échappe des mains de Tantale. En priant donc le président de la République, le Docteur Boni YAYI, de demander une seconde lecture de cette loi, Lazare Sèhouéto sait bien qu’il prêche là dans le désert et que sa requête ne sera pas recevable parce qu’elle participe d’une stratégie de diversion pour éroder le délai déjà court pour la réalisation de la LEPI. Le Bénin ne peut reculer dans sa marche de consolidation de son processus électoral voire démocratique. La LEPI n’en est qu’une caution ; ses imperfections seront améliorées à l’épreuve de son expérimentation.

Par : Bernadin MONGADJI