Si le parquet suit la confirmation de la peine prononcée par le représentant du ministère public, Sarang Coulibaly et Marième Keïta vont rester dans les liens de la détention pendant deux ans. Elles ont comparu, hier, à la Cour d’appel de Dakar pour mise en circulation et usage de faux billets de banque. Elles ont été reconnues coupables des faits qui leur sont reprochés en première instance.
Poursuivies pour faux et usage de faux billets de banque portant sur une valeur de dix-sept mille dollars, soit près de dix millions de nos francs, Sarang Coulibaly et Marième Keita, deux commerçantes d’origine guinéenne, risquent deux ans ferme. Et ce, après l’audience du 11 mai dernier, qui les avait reconnues coupables des faits qui leur sont reprochés. Elles ont été condamnées à deux ans ferme au premier jugement. Hier, devant la Cour d’appel, le procureur de la République a confirmé la peine malgré les sollicitations de la défense. Le délibéré sera rendu le 18 avril prochain.
Devant la barre, les deux dames ont nié avec la dernière énergie les faits qui leur sont reprochés. Arguant qu’elles ne se rendaient pas compte d’avoir possedé de faux billets de Banque. ‘Le change du franc guinéen en dollar s’est bien déroulé en Guinée. Et les contrôles de routine se sont passés sans incident à la frontière sénégalo-guinéenne. C’est-à-dire à Diobé ligne de démarcation entre les deux Etats’. Leurs propos sont soutenus par Me Borso Pouye, leur avocate. De l’avis de Me Pouye, le tribunal doit retenir la bonne foi de ses clientes qui n’ont pas varié dans leurs déclarations depuis le début de l’affaire.
Selon elle, le travail des soldats de l’économie stationnés au niveau de la frontière doit être remis en cause. Elles ont été fouillées à la frontière sans être démasquées. Poursuivant, elle note : ‘Quand bien même que le délit serait manifeste, ont-elles l’intention de mettre en circulation de faux billets de banque’, alors que leur commerce se porte à merveille. Rappelant les séries de malheurs qui ont frappé ces deus dames depuis leur arrestation, (l’une a perdu son mari et l’autre son fils de quinze ans pendant qu’elles étaient en prison) Me Pouye a demandé, à titre principal, la relaxe pure et simple et à titre subsidiaire, la relaxe au bénéfice du doute ou une application extrêmement bienveillante de la loi.
Mais le procureur n’est pas du même avis que l’avocate de la défense. Il est parti de son commentaire en retraçant la genèse du film qui a permis d’alpaguer les prévenues. Il confirmera du coup la peine prononcée en première instance, vue la gravité des faits et la valeur de la somme d’argent que possédaient les mises en cause.
Les faits se sont déroulés au courant du mois de mars 2010. Où deux femmes commerçantes d’origine guinéenne ont réussi à tromper la vigilance des soldats de l’économie. Elles étaient en possession de dix-sept mille dollars de faux billets en coupures de cent. Arrivées à Dakar, elles prennent contact avec les cambistes pour l’échange en francs Cfa. C’est ainsi qu’elles ont sollicité les services d’un certain Abou Racine Kâ. Avec ce dernier, elles ont réussi à échanger une valeur de huit millions de nos francs. Après la transaction, le sieur Kâ se rend compte qu’il a été roulé dans la farine par les deux dames. La nouvelle se répand. Et Cheikh Tidiane qui a eu l’écho de ce qui est arrivé à un des siens prend toutes ses dispositions. Il ne tardera pas à être approché par les faussaires. Un rendez-vous est pris par lequel un échange à hauteur de 7 300 dollars soit trois millions de francs Cfa doit être effectué. C’est au cours de l’opération que la police se présente sur les lieux. Elles seront arrêtées puis déférées au parquet. La date du délibéré est prévue le 18 avril prochain.
Gaston MANSALY (Stagiaire)
source Walfadjri
Mardi 8 Février 2011