Saisie de bidons d’essence frelatée dans le Mono-Couffo:Les populations préviennent de se soulever contre les militaires

Les populations du Mono et du Couffo sont remontées contre les militaires qui procèdent depuis lundi à la saisie de nombreux bidons contenant de l’essence du secteur informel dans les localités de ces deux départements.

Sur les visages des populations ayant assisté à cette opération militaire, c’était la consternation. D’aucuns ont même dit qu’ils regrettent d’avoir accordé leur suffrage au président de la République lors des élections de 2011. Tenus à l’écart et au respect, ils n’ont eu que leurs yeux pour pleurer. Les militaires ont fouillé les coins et recoins pour sortir les bidons remplis d’essence qu’ils ont déposés dans leurs camions. En somme, de lundi à ce jour, plusieurs points de vente d’essence ont été visités. Dans la ville de Lokossa et environs, les militaires repartent les camions chargés de nombreux bidons d’essence. Pour les populations, cette opération est inopportune. La conséquence immédiate de ces saisies est le manque de carburant dans la Commune et ses environs. Ainsi, dans la journée du lundi, bon nombre d’engins et de véhicules ont été garés. Les travailleurs qui pensaient se procurer ce liquide pour leur engin ne l’ont pas eu et certains ont dû s’absenter au service. Pour M. Agossou, il a été surpris de n’avoir pas pu trouver même un seul litre pour effectuer un aller retour de 25 km. Les « Zem » se plaignent aussi et pensent déjà à comment payer les frais périodiques auxquels ils sont soumis par le propriétaire de leur engin. La rareté de l’essence a entrainé systématiquement la hausse du prix du litre. De 750 francs Cfa le liquide inflammable est passé à 1500 voire 1600 francs Cfa. Selon Alain Mahoussi avec ce prix les engins seront obligés d’être garés et comme cela, tous les secteurs seront touchés. En effet, les objets de première nécessité subiront une augmentation de leurs prix. Toutes ces préoccupations devraient attirer l’attention des gouvernants. L’Etat n’a qu’à revoir la mesure de cette lutte, clament plusieurs personnes interrogées. « Autrement, nous descendrons dans les rues pour protester contre les forces de l’ordre qui reviendraient pour la même opération », menacent certains révoltés de Lokossa.

Francis B. Ganhou (Stagiaire/Br. Mono-Couffo)